Qu’est-ce que la pompe à insuline?
Le traitement par pompe à insuline est une forme d’insulinothérapie intensive qui ne nécessite pas de multiples injections d’insuline. Un appareil à piles de la taille d’un téléavertisseur, appelé pompe à insuline, est porté sur soi en tout temps et libère continuellement de l’insuline à action rapide. L’appareil permet également d’administrer au besoin des doses supplémentaires (bolus) d’insuline, sur commande de son utilisateur.
Le mode de fonctionnement
Il existe deux grandes catégories de pompe sur le marché actuellement:
La pompe avec tubulure qui relie la pompe au cathéter qui infuse l’insuline dans les tissus sous-cutanés, et la pompe avec dispositif de type « pod » qui est un dispositif collé directement sur la peau et qui infuse l’insuline par le cathéter inséré sous la peau. Dans les deux cas, l’ensemble complet de perfusion (réservoir, tubulure, cathéter ou pod) doit être changé tous les 2 ou 3 jours.
La pompe à insuline tente d’imiter le fonctionnement d’un pancréas normal, en libérant une dose d’insuline basale et des bolus aux repas ou lorsque la glycémie augmente de façon inhabituelle. Par contre, à la différence du pancréas, elle ne libère pas automatiquement une quantité d’insuline variable en fonction de la glycémie ou de ce qui a été mangé. L’utilisateur, avec l’aide de son équipe de soins, doit lui-même programmer les doses. Par conséquent, il doit surveiller sa glycémie de près et calculer avec précision la quantité de glucides consommés afin d’ajuster les doses d’insuline à administrer.
Mais la technologie évolue constamment et il existe maintenant sur le marché de nouveaux systèmes de pompes à insuline qu’on appelle les pompes automatisées. Ces nouveaux systèmes de pompes à insuline ajustent automatiquement l’administration d’insuline basale en fonction des lectures provenant de la surveillance du glucose en continu (SGC) afin d’augmenter le temps passé dans une plage saine et de diminuer les épisodes d’hypoglycémie et d’hyperglycémie. Le patient doit seulement entrer les glucides consommés lors des repas et à répondre aux mesages-guides du système.
Les avantages et les risques
Les avantages
Un meilleur contrôle glycémique
Des études menées auprès d’enfants et d’adultes diabétiques ont démontré que le traitement par pompe à insuline offrait généralement un meilleur contrôle de la glycémie que le traitement par injections multiples, réduisant les hausses et les chutes de glycémie.
Une plus grande liberté
Un autre des principaux avantages réside dans la liberté qu’offre la pompe à insuline sur le plan du mode de vie. Cet avantage est encore plus appréciable chez les enfants et les adolescents, qui ont souvent un horaire de vie très variable. L’utilisateur peut décider spontanément du moment et de la dose de l’administration d’insuline.
Un service d’assistance, en cas de bris de la pompe ou autre problème technique, permet à l’utilisateur de réagir rapidement en cas de situation inhabituelle.
Les risques
Problème mécanique
La pompe à insuline libère de l’insuline à action rapide, dont l’effet ne dure que trois ou quatre heures. Toute interruption non planifiée de l’administration de l’insuline pourrait occasionner une hyperglycémie, voir même une acidocétose diabétique , si plusieurs heures s’écoulent avant que l’utilisateur corrige la situation. Cela peut arriver si la tubulure est pliée ou bloquée, la pompe déplacée, ou encore si l’utilisateur oublie de changer la cartouche vide d’insuline ou la pile épuisée.
Toutefois, ce risque peut être éliminé grâce à des alarmes préprogrammées reliées à la pompe et en vérifiant fréquemment sa glycémie pour détecter toutes variations anormales.
Le risque d’infection
Si la canule demeure trop longtemps sous la peau, cela peut causer des infections. Par contre, en changeant la canule à la fréquence indiquée (habituellement tous les deux ou trois jours) en employant la bonne technique et en nettoyant bien la peau, ce risque peut être évité.
Un traitement qui convient à tous?
La pompe à insuline peut s’avérer un excellent moyen de gérer le diabète, mais, bien sûr, elle ne fait pas disparaître la maladie. Elle exige une vigilance accrue, pour des raisons de sécurité et d’efficacité. Le traitement par pompe à insuline nécessite une implication importante de la personne diabétique.
Le traitement par pompe à insuline nécessite une implication importante de la personne diabétique.
Le candidat idéal devrait:
- bien connaître son diabète
- comprendre l’impact de l’alimentation, de l’activité physique, du stress et de l’insuline sur le contrôle glycémique
- accepter de mesurer sa glycémie au moins quatre fois par jour (et souvent plus) et tenir un registre des résultats
- être apte et prêt à apprendre le calcul des glucides de façon précise (méthode avancée)
- être suivi par un professionnel de la santé (médecin ou éducateur en diabète) qui connait le fonctionnement de la pompe à insuline et qui est facile à contacter
- accepter de porter ce dispositif en tout temps et d’en faire l’entretien régulier (changement du dispositif de perfusion, etc.)
À l’initiation du traitement, il faut également être disposé à un suivi étroit avec son équipe de soin, nécessaire pour déterminer les débits de base et les bolus requis. La personne diabétique doit aussi suivre une formation et réapprendre à gérer son diabète avec la pompe à insuline.
Si ce type de traitement vous intéresse, discutez-en avec votre équipe de soins qui pourra vous aider à prendre une décision éclairée.
Les coûts
La pompe à insuline coûte environ 7000 $ et il faut prévoir entre 1500$ et 3000$ par année pour les fournitures (cartouches d’insuline, dispositif de perfusion (canule et tubulure), bandelettes, piles, etc.). Les nouveaux systèmes de pompes à insuline (pompes automatisées) peuvent être plus dispendieuses dû à la présence du lecteur de glycémie en continu (SGC).
Au Québec, depuis 2011, la pompe est remboursée par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) chez les personnes âgées de moins de 18 ans qui répondent à certains critères cliniques. L’accès à ce programme se poursuit après l’âge de 18 ans pour ceux qui y ont adhéré avant cet âge, depuis l’instauration du programme en 2011. Pour plus d’information sur le programme d’accès aux pompes à insuline, visitez le site Internet de la RAMQ.
Certains régimes d’assurances collectives assument une partie des coûts de la pompe à insuline et des fournitures sur réception d’une lettre d’un médecin attestant de sa nécessité sur le plan médical.
Adapté de :
Lawson Margaret et Caron Daniel (2001). Le traitement par pompe à insuline vous convient-il? Plein Soleil, Diabète Québec, p. 18-20; René Jennifer et Desjardins Katherine (2016-2017). Le point sur le traitement par pompe à insuline. Plein Soleil. Diabète Québec, p. 18-21.
Septembre 2014 (mise à jour Janvier 2019)
Références :
Geoffroy L. et Gonthier M. (2012). L’insulinothérapie par pompe sous-cutanée. Dans Le diabète chez l’enfant et l’adolescent, 2e édition. Montréal :Éditions du CHU Ste-Justine
Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec (2014). Programme d’accès aux pompes à insuline [En ligne]. Repéré à https://www.quebec.ca/sante/problemes-de-sante/a-z/diabete/programme-d-acces-aux-pompes-a-insuline/ (page consultée en janvier 2019).
Santé Canada (2012). Pompes à insuline [En ligne]. Repéré à http://www.hc-sc.gc.ca/hl-vs/iyh-vsv/med/pumps-insulin-pompes-fra.php#a2 (page consultée le 5 août 2014)