L’autosurveillance de la glycémie est l’approche par laquelle la personne vivant avec le diabète mesure elle-même son taux de sucre dans le sang (glycémie) à l’aide d’un glucomètre, ou dans le liquide interstitiel (système de surveillance continue du glucose (SCG)).
La glycémie capillaire est une méthode de surveillance du glucose sanguin. La personne vivant avec le diabète peut mesurer elle-même son taux de sucre dans le sang (glycémie) à l’aide d’un lecteur de glycémie (glucomètre). À partir des résultats obtenus, elle peut ajuster ou vérifier l’effet de ses habitudes et de son traitement (alimentation, activité physique, insuline, médicaments, gestion du stress, etc.).
Avantages
La personne vivant avec le diabète peut percevoir l’autosurveillance comme une contrainte pour plusieurs raisons : matériel à transporter, se piquer parfois plusieurs fois par jour, sentiment de frustration ou d’anxiété face à certains résultats inattendus. Toutefois, en comprenant les avantages de l’autosurveillance, on réalise qu’elle est très utile pour la gestion de son diabète.
L’autosurveillance permet :
- De vérifier l’impact des différents éléments du traitement sur votre glycémie et de faire les ajustements, au besoin.
- De compléter l’information fournie par l’hémoglobine glyquée (A1c).
- D’identifier, de traiter sans délai et de prévenir l’hypoglycémie de même que l’hyperglycémie.
- De développer un sentiment de confiance, de sécurité et d’autonomie.
Pour bénéficier des avantages de l’autosurveillance, il est essentiel que vous receviez un enseignement par un professionnel de la santé portant sur:
- Les aspects techniques de l’autosurveillance;
- Les cibles de glycémie;
- Le moment et la fréquence des mesures de la glycémie;
- Les mesures à prendre en fonction des résultats obtenus;
- Une réévaluation des moments et de la fréquence de l’autosurveillance tous les 3 à 6 mois en fonction de votre état de santé et des résultats.
Sans ces informations, l’autosurveillance de la glycémie n’offrira pas son plein potentiel et pourrait affecter votre motivation et l’atteinte de vos objectifs.
Mesurer sa glycémie: Enseignement et matériel
La première étape consiste à rencontrer un professionnel de la santé. Après avoir identifié vos besoins, il vous suggérera un lecteur de glycémie que vous pourrez vous procurer en pharmacie ainsi que tout autre matériel nécessaire pour l’autosurveillance.
Voici le matériel nécessaire pour procéder à la mesure de sa glycémie:
- Glucomètre (appareil);
- Lancettes (aiguilles);
- Autopiqueur (appareil où l’aiguille est insérée);
- Bandelettes réactives (où l’on dépose la goutte de sang).
Par la suite, vous apprendrez la marche à suivre pour mesurer adéquatement votre glycémie :
- Se laver les mains à l’eau savonneuse et bien les assécher.
- Insérer une bandelette réactive dans le lecteur de glycémie.
- Insérer une lancette neuve dans l’autopiqueur*.
- Piquer le bout du doigt (partie latérale).
- Presser doucement le bout du doigt, au besoin.
- Mettre le sang en contact avec la bandelette réactive.
- Attendre quelques secondes (temps variable selon le lecteur).
- Lire et inscrire le résultat dans un carnet, une application ou le sauvegarder dans le lecteur de glycémie.
- Jeter la lancette dans un contenant pour déchets biomédicaux (disponibles en pharmacie).
*Utiliser une lancette neuve à chaque utilisation.
Moment et fréquence de la mesure de la glycémie capillaire
Le moment et la fréquence de l’autosurveillance sont déterminés selon le type de diabète, du traitement prescrit, du risque d’hypoglycémie et de la capacité de la personne à comprendre les notions enseignées. Ils varient donc d’une personne à l’autre.
Situation | Moment et fréquence recommandés de l’autosurveillance |
Personne traitée avec 4 injections ou plus d’insuline par jour ou avec une pompe à insuline | Au moins 4 mesures de glycémie par jour (avant les repas, au coucher et dans certaines circonstances, 2 heures après les repas et lors de toute autre situation présentant un risque d’hypoglycémie) |
Personne traitée avec moins de 4 injection d’insuline par jour | Au moins 1 mesure de glycémie aux moments où l’insuline est prise |
Cibles glycémiques non atteintes | Au moins 2 fois par jour, aide aux changements de comportements et/ou changement de médication jusqu’à ce que les cibles glycémiques soient atteintes. |
Nouveau diagnostic de diabète (moins de 6 mois) | Au moins une fois par jour à différents moments de la journée pour comprendre les effets de l’alimentation, l’activité physique et la médication sur la glycémie. |
Seul traitement du diabète est la modification des habitudes de vie et des médicaments antihyperglycémiants, sans insuline, ET cibles glycémiques atteintes | Mesures occasionnelles (une à deux fois par semaine) pour s’assurer que les cibles glycémiques sont atteintes chez certaines personnes. |
Prédiabète | Mesure de la glycémie généralement non recommandée |
Certaines situations particulières peuvent exiger que la personne vivant avec un diabète mesure sa glycémie plus souvent. Ces situations sont généralement les suivantes et doivent être discutées avec l’équipe de soins :
- Le début d’un nouveau traitement;
- La planification d’une grossesse ou une grossesse en cours;
- La pratique d’un métier nécessitant une surveillance accrue de la glycémie;
- Une maladie ou une condition médicale pouvant affecter le contrôle de la glycémie;
- Le début d’une prise de médicaments hyperglycémiants (cortisone, etc.).
Comment savoir si le résultat est fiable?
- Vérifier le bon fonctionnement du glucomètre:
- Tester le glucomètre avec la solution de contrôle (consulter le pharmacien ou la compagnie si la solution n’est pas fournie avec le glucomètre).
- Prendre sa glycémie à jeun lors d’une prise de sang pour comparer les résultats (consulter un professionnel pour connaître la différence acceptable entre les deux).
- Vérifier s’il y a de la poussière ou du sang séché à l’endroit où l’on insère la bandelette.
- S’assurer que le lecteur n’a pas été exposé à l’humidité ou à une température inférieure à 5° C ou supérieure à 30° C.
- S’assurer que le lecteur n’a pas été échappé.
- S’assurer que le glucomètre n’a pas été en contact direct avec les rayons du soleil.
- S’assurer que le glucomètre n’a pas été en contact avec des liquides.
- Vérifier l’état des bandelettes:
- S’assurer que la date d’expiration n’est pas atteinte ou dépassée.
- Conserver les bandelettes dans leur contenant d’origine.
- Conserver à l’abri de l’humidité à une température entre 4 et 30° C.
- Fermer le contenant après avoir pris une bandelette.
- S’assurer qu’elles ne sont pas contaminées par la poussière ou d’autres substances.
Aussi, n’oubliez pas de respecter les conditions d’utilisation du glucomètre.
Il existe deux type de système de surveillance continue du glucose :
- En temps réel;
- Par balayage intermittent.
Il s’agit d’un système qui capte le glucose situé dans le liquide interstitiel, soit le liquide situé entre les cellules du corps et les capillaires sanguins.
Fonctionnement
Un capteur est inséré sous la peau et reste en place de 10 à 14 jours, selon le système. Il est donc possible d’obtenir un nombre illimité de données sur le taux de glucose.
Pour le système par balayage intermittent, il suffit d’ouvrir l’application du fabricant et passer le téléphone intelligent ou le lecteur jusqu’à 4 cm du capteur pour obtenir une lecture du glucose.
Pour le système en temps réel, les données sont directement envoyées dans l’application du fabricant installée sur le téléphone intelligent ou le lecteur.
Ces systèmes peuvent être utilisés avec une pompe à insuline pour créer un système de pancréas artificiel (système à boucle fermée). Avec le pancréas artificiel, la pompe à insuline ajuste automatiquement le débit d’insuline selon le résultat de glucose capté par le système de SCG, et transmis à la pompe via un émetteur.
Est-ce fiable?
Certains de ces systèmes sont assez fiables pour prendre des décisions dans la gestion du diabète. Il existe toutefois un décalage d’environ 5 minutes entre la valeur sanguine et la valeur donnée par le système.
En cas de valeurs qui ne concordent pas avec les symptômes ressentis, il demeure préférable de prendre sa glycémie capillaire.
À qui s’adressent ces systèmes?
Bien que toutes les personnes vivant avec le diabète puissent en bénéficier, les personnes traitées à l’insuline (diabète de type 1 et certaines personnes vivant avec le diabète de type 2) sont celles dont les bénéfices ont été le plus clairement établies.
Certains systèmes sont couverts par la RAMQ selon certaines conditions. Parlez-en à votre professionnel de la santé.
Avantages
Pour bénéficier des avantages de la SCG, il faut vouloir utiliser le système, mais aussi être en mesure de pouvoir l’utiliser, que ce soit au niveau des capacités physiques, de la compréhension du système, et de l’aspect financier.
Chez les personnes vivant avec le diabète de type 1, certaines études ont montré que l’utilisation de la SCG permettait de:
- Diminuer le taux d’HbA1C (SCG en temps réel);
- Augmenter le temps passé dans l’intervalle cible;
- Diminuer la durée et la fréquence des épisodes d’hypoglycémie;
- Améliorer la satisfaction face au traitement.
Chez les personnes vivant avec le diabète type 2, l’utilisation de la SCG permettrait de:
- Diminuer la durée des épisodes d’hypoglycémie;
- Diminuer le taux d’HbA1C (SCG en temps réel).
Le risque de contracter une infection (VIH/sida, hépatite B ou hépatite C) par une piqûre accidentelle est faible. Il est tout de même important de disposer des lancettes usagées de façon sécuritaire.
Qu’est-ce que le SIRSAU ?
Mis en place en 2006 par le Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, le système intégré de récupération des seringues et des aiguilles usagées (SIRSAU) offre gratuitement des contenants jaunes de récupération à des personnes, dont les personnes diabétiques, faisant usage de seringues, aiguilles ou lancettes, à domicile, dans le cadre d’un traitement.
Où se procurer les contenants de récupération ?
Pour les personnes diabétiques, des contenants de 1,4 L sont offerts dans certaines pharmacies, cliniques externes de diabète ou centres d’enseignement pour personnes diabétiques. Les contenants de format 5 L ne sont plus offerts dans le cadre du programme SIRSAU. Cependant, il est possible de s’en procurer moyennant des frais dans certaines pharmacies. Les centres d’hébergement publics ou privés doivent fournir, à leurs frais, des contenants à leurs résidents.
Où se départir des contenants de récupération lorsqu’ils sont pleins?
Les CLSC et les pharmacies ayant adhéré au programme SIRSAU peuvent reprendre gratuitement les contenants jaunes de récupération une fois pleins.
Le contenant est-il sécuritaire ?
Le contenant correspond aux normes canadiennes. Il permet l’entreposage et le transport sécuritaire d’objets piquants ou tranchants, tels des lancettes ou des aiguilles.
Le nouveau modèle de contenant est doté d’un dispositif de fermeture temporaire (appuyer légèrement sur le couvercle – un clic) et permanente (appuyer fermement sur le couvercle – deux clics). Ces instructions sont gravées en français et en anglais sur le contenant. Dès qu’un objet piquant ou tranchant est placé à l’intérieur, le système de fermeture temporaire doit toujours être activé afin d’éviter que le contenu se renverse.
Où doit-on conserver le contenant ?
Le contenant doit être conservé hors de portée des enfants, comme c’est le cas pour les médicaments.
Que peut-on mettre dans le contenant ?
Le contenant jaune ne sert qu’à récupérer les objets piquants ou tranchants. Il est donc recommandé aux personnes diabétiques de placer uniquement les lancettes et les aiguilles (sans le dispositif d’injection) dans le contenant de récupération.
Que faut-il éviter de mettre dans le contenant ?
La seringue ou le stylo injecteur complet, la cartouche ou la fiole d’insuline, le dispositif de perfusion de la pompe à insuline, les bandelettes réactives et le coton alcoolisé peuvent être jetés avec les ordures ménagères puisque ce ne sont pas des objets piquants ou tranchants.