Qu’est-ce que la recherche ?

La recherche scientifique est une investigation organisée et méthodique d’un problème ou d’un phénomène. Il existe différents types de recherche scientifique, chacun ayant ses concepts et ses buts. Voyons en quelques-uns plus en détails.

La recherche fondamentale fait appel à la curiosité et à la créativité. Elle vise à acquérir de nouvelles connaissances scientifiques sans but économique ou pratique spécifique. Dans la recherche fondamentale, on cherche à comprendre des phénomènes et à expliquer des mécanismes. Elle est réalisée en laboratoire avec des modèles cellulaires ou animaux.

Différentes pathologies sont actuellement étudiées telles que les maladies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson, ischémie cérébrale, épilepsie…), l’obésité, le diabète, le cancer, l’athérosclérose et l’hypertension artérielle. Pour le diabète de type 2 par exemple, des études sont en cours pour comprendre les facteurs de risque (ex. excès de poids) et les mécanismes responsables de son apparition.

La recherche appliquée vise à résoudre des problèmes spécifiques d’usage pratique. Elle est aussi réalisée en laboratoire avec des modèles cellulaires ou animaux, mais elle vise à tester quelque chose. Elle va utiliser les connaissances obtenues par la recherche fondamentale pour développer de nouveaux médicaments, des nouveaux traitements ou de nouvelles technologies.

Exemple de passage de la recherche fondamentale à la recherche appliquée

Beaucoup de projets de recherche sont réalisés afin de mieux comprendre les mécanismes impliqués dans la sécrétion d’insuline. Une chose reste cependant un mystère: les molécules précises déclenchant cette sécrétion. Ceci est pourtant essentiel au développement de médicaments contre le diabète de type 2.

Une équipe du Centre de recherche du CHUM s’est penchée sur la question. Par la recherche fondamentale, elle a découvert une molécule essentielle au bon fonctionnement des cellules bêta, les cellules du pancréas responsables de la sécrétion d’insuline: le monoacylglycérol. Puis, elle a découvert que l’action de cette dernière molécule est stoppée par une autre molécule appelée ABH6.

Par la recherche appliquée, les chercheurs tentent ainsi maintenant de développer un médicament ayant comme cible la molécule ABH6. Effectivement, leur théorie est qu’en inhibant ABH6, l’action du monoacylglycérol ne sera plus stoppée et la sécrétion d’insuline par les cellules bêta sera ainsi favorisée.

La recherche clinique vise à développer ou à améliorer les diagnostics, les traitements ou les pronostics. Elle est effectuée chez des êtres humains et s’assure de respecter la personnalité et l’intégrité de chaque participant. Elle peut entre autres être expérimentale (tester un nouveau médicament, un nouveau programme ou une nouvelle intervention) ou observationnelle (comprendre un phénomène, comparer des méthodes, collecter des données).

Toutes les études cliniques ou les essais réalisés chez les humains doivent répondre à des normes très rigoureuses. Les chercheurs doivent écrire un protocole et celui-ci doit bien définir le but du projet, les implications pour les sujets, les bénéfices, les risques, etc. Ce protocole est ensuite étudié minutieusement par un comité d’éthique externe qui a pour rôle de veiller à la sécurité, à la protection et au bien-être des participants.

Les différentes phases d’un essai clinique

Tous les essais cliniques doivent suivre les mêmes phases. Par exemple, pour tester un nouveau médicament déjà développé et testé chez les animaux:

Phase 1 : Chez un groupe restreint de 15 à 30 participants, la phase 1 va permettre de déterminer l’innocuité du produit. Est-ce que le médicament peut être nocif pour l’humain?

Phase 2 : La phase 2 consiste à trouver la dose idéale, c’est-à-dire avec le plus d’efficacité tout en ayant le moins d’effets secondaires.

Phase 3 : À la phase 3, le nombre de participants peut augmenter jusqu’à plusieurs milliers. Le médicament va être comparé avec le traitement standard au niveau de l’efficacité, de l’innocuité et du ratio bénéfices-risques. Si les résultats s’avèrent convaincants, une demande d’autorisation de vente peut être effectuée auprès de Santé Canada.

Phase 4 : Une fois que le produit est approuvé par la Direction générale des produits de santé et des aliments (DGPSA) de Santé Canada et est disponible sur le marché, il y a un suivi à long terme qui est réalisé pour dépister les effets secondaires ou bénéfices supplémentaires.