La première transplantation d’îlots pancréatiques a été pratiquée au Centre universitaire de santé McGill de Montréal (CUSM) en 2015. La femme diabétique de type 1 qui a bénéficié de l’intervention avait déjà subi une transplantation du rein et une transplantation du pancréas, laquelle n’avait pas fonctionné. Son diabète étant devenu très instable avec de multiples épisodes d’hypoglycémies, elle ne pouvait plus rester seule. Grâce à des années d’expérience et au développement de nouvelles technologies, le Dr Steven Paraskevas et son équipe ont réussi à prélever des cellules des îlots de Langherans du pancréas d’un donneur décédé compatible. On se rappelle que l’insuline est produite par les cellules bêta qui constituent 65 à 80 % des îlots. Ces îlots ont ensuite été injectés dans la veine portale du foie de la femme au moyen d’un petit cathéter introduit dans l’abdomen sous anesthésie locale. Quelques jours plus tard, la dame a commencé à produire elle-même de l’insuline.

Plusieurs semaines plus tard, elle est devenue complètement indépendante des injections d’insuline. Depuis, deux autres transplantations similaires ont été effectuées avec succès sur des patients sévèrement atteints du diabète de type 1. Selon des études récentes, 60 % des personnes ayant reçu une telle greffe n’ont toujours pas besoin d’injections d’insuline après 5 ans.

La priorité est accordée aux personnes diabétiques qui présentent des hypoglycémies sévères à répétition malgré une bonne adhésion au traitement. Ces personnes doivent aussi avoir un bon fonctionnement des reins ou avoir subi avec succès une transplantation rénale.

Il est important de mentionner que le nombre de transplantations dépend de la disponibilité de pancréas de donneurs décédés. De plus, les bénéficiaires d’une transplantation des îlots pancréatiques doivent prendre un médicament antirejet à long terme (immunosuppresseur) qui comporte un certain nombre de risques et d’effets indésirables. Il est donc très important de soupeser les bienfaits potentiels d’une greffe en regard de ces risques.

Le CUSM est le seul centre dans l’Est du Canada et l’un des quelque douze centres en Amérique du Nord à être en mesure d’isoler et de transplanter les îlots pancréatiques. Dr Paraskevas espère faire approuver la transplantation d’îlots en tant que thérapie au Québec, afin d’avoir la possibilité d’effectuer un plus grand nombre de transplantations.