Le jeûne intermittent est-il recommandé aux personnes vivant avec le diabète et a-t-il des effets bénéfiques dans le traitement du diabète ?

Qu’est-ce que le jeûne intermittent ?

Le jeûne intermittent n’a pas de définition officielle. Il consiste généralement à alterner de façon répétée des périodes de jeûne de courte durée avec des périodes où l’on peut manger sans restriction. Actuellement, aucun protocole précis n’existe sur la durée et la fréquence des périodes de jeûnes

Qu’est-ce qui se passe quand on jeûne ?

En temps normal, la principale source d’énergie du corps est le glucose (sucre). Celui-ci provient principalement des aliments que nous mangeons. Lorsque nous jeûnons, le corps n’a plus accès au glucose des aliments et doit ainsi trouver d’autres sources d’énergie. Il va alors puiser dans ses propres réserves, de gras principalement, pour fabriquer du glucose. La dégradation des gras entraîne la production de corps cétoniques. C’est, entre autres, ce mécanisme qui entraîneraient les bénéfices supposément attribués au jeûne intermittent.

Si le jeûne intermittent envisagé, il est primordial d’en discuter avec son équipe de soins, particulièrement si une médication pour le diabète est prescrite.

Quels seraient les bénéfices du jeûne intermittent ?

Les effets observés chez les humains

  • Poids : Cette pratique entraîne généralement une perte de poids, particulièrement lorsque les périodes de jeûne durent au moins 24 heures. Cependant, il y a lieu de préciser que le jeûne intermittent n’entraînerait pas une perte de poids plus importante que n’importe quelle autre diète réduite en calories.

Les effets observés chez les souris

  • Composition corporelle : Le jeûne intermittent pourrait davantage préserver la masse musculaire que les autres diètes réduites en calories;
  • Santé cardiovasculaire : Il est suggéré que le jeûne intermittent pourrait améliorer la pression sanguine et le taux de cholestérol;
  • Vieillissement : Le jeûne intermittent pourrait prévenir les pertes cognitives liées au vieillissement. D’autres études sont nécessaires pour confirmer cette hypothèse.

Limitations des études

  • Manque de constance entre les types de jeûnes étudiés. Il n’existe pas de définition précise du jeûne intermittent actuellement, ce qui rend les comparaisons difficiles.
  • Très peu de données sur les effets à long terme de jeûne intermittent. 
  • Difficultés à maintenir le jeûne intermittent sur le long terme. La plupart des personnes arrêtent le jeûne intermittent après plusieurs mois et perdent donc tous les effets potentiels associés
  • Manque d’études chez les humains. Les résultats proviennent majoritairement d’études faites chez les souris uniquement et ne peuvent pas nécessairement être appliqués aux humains. 

Quels seraient les effets du jeûne intermittent sur le diabète?   

Le jeûne intermittent pourrait améliorer l’hémoglobine glyquée (HbA1c), qui est le reflet du taux de sucre moyen dans le sang des deux à trois derniers mois. Cependant, il ne semble pas y avoir de différence sur l’HbA1c lorsque l’on compare le jeûne intermittent avec d’autres types de diètes. Cela laisse croire que cet effet serait dû à la perte de poids et non au jeûne intermittent en lui-même.

Risque d’hypoglycémie

Peu d’études sur le sujet ont été réalisées chez les personnes vivant avec le diabète et qui sont à risque d’hypoglycémie. Une attention particulière devra être portée chez ces personnes, car le risque d’hypoglycémie pourrait être augmenté avec cette pratique. Un suivi serré avec une équipe de professionnels de la santé est donc recommandé ainsi qu’une surveillance du taux de sucre dans le sang.

Troubles alimentaires et jeûne intermittent

Le jeûne prolongé peut amener à avoir très faim, à être stressé, à se sentir frustré de se priver, etc. Cela pourrait mener à des comportements obsessifs et favoriser le développement de troubles alimentaires.

En conclusion


La pratique du jeûne intermittent semble apporter quelques bénéfices, mais ceux-ci ne semblent pas supérieurs aux résultats obtenus avec d’autres diètes réduites en calories. De plus, comme toutes les diètes restrictives, il est peu probable que ce type de pratique soit maintenu dans le temps.  Considérant en plus le manque d’études chez les humains, l’adoption de saines habitudes alimentaires et la pratique régulière d’activité physique restent la meilleure façon d’améliorer sa santé.