La puberté est la période de développement sexuel marquant le passage de l’enfant vers l’âge adulte. Généralement, elle a lieu vers l’âge de 11 ans chez les filles et de 12 ans chez les garçons. La puberté implique des changements physiques, psychologiques et sociaux qui ont une influence sur la gestion du diabète.

L’impact des hormones sur la gestion du diabète

Les changements hormonaux de la puberté influencent le contrôle de la glycémie, le rendant souvent plus difficile. L’action de l’insuline diminue d’environ 30 à 50% en raison des hormones de croissance et des hormones sexuelles qui créent une résistance à l’insuline.  Chez l’enfant non diabétique, le pancréas compense cette résistance en sécrétant plus d’insuline.

Chez la majorité des adolescents diabétiques, il faudra constamment ajuster les doses d’insuline injectée pour maintenir un contrôle adéquat de la glycémie. À la fin de la puberté, les besoins redeviennent habituellement semblables à ce qu’ils étaient avant celle-ci.

L’effet de ces hormones est parfois plus marqué vers la fin de la nuit. Ainsi, on remarquera souvent en premier lieu que la glycémie du matin est anormalement élevée.

Les menstruations

Chez certaines femmes diabétiques, la glycémie varie au cours du cycle menstruel, un effet également attribuable aux hormones. Plusieurs remarquent une hausse de la glycémie quelques jours avant les menstruations et une baisse lors des premiers jours des menstruations, les rendant plus sujettes aux hypoglycémies.

Les changements comportementaux et sociaux

L’adolescence est aussi synonyme de changements dans les comportements et dans les relations sociales de l’enfant. La recherche d’autonomie, l’influence des amis, entre autres, sur les comportements alimentaires et la pratique d’activité physique, une plus grande préoccupation face à son image corporelle, de même que des préoccupations par rapport au diabète, sont des éléments qui façonnent les comportements de l’adolescent. Ils peuvent avoir une influence sur l’adhérence au traitement et sur le contrôle de la glycémie.

Du point de vue alimentaire, l’appétit est généralement augmenté puisque les besoins en énergie sont accrus pour la croissance. De plus, les repas à l’extérieur avec les amis peuvent influencer les choix alimentaires.

Le plan d’alimentation doit être ajusté avec le ou la diététiste/nutritionniste, en parallèle avec l’ajustement des doses d’insuline.

Pour une transition harmonieuse

Évidemment, une rencontre avec l’équipe de soins s’impose au moment de la puberté. Il est pertinent d’impliquer le jeune dans les ajustements du traitement et qu’il participe activement aux rencontres avec les professionnels de la santé.

Le jeune diabétique acquiert de l’autonomie, mais il ne faut pas oublier que le support et l’écoute des parents demeurent essentiels lors de cette période de transition.

___________________________________________________________________

Recherche et rédaction : Équipe de professionnels de la santé de Diabète Québec

Révision scientifique : Caroline Boucher, inf. clinicienne, clinique du diabète du CHU Sainte-Justine

Août 2014 (mise à jour janvier 2019)

© Tous droits réservés Diabète Québec

Références :

Geoffroy L. et Gonthier M. (2012). Être adolescent et… diabétique. Dans Le diabète chez l’enfant et l’adolescent, 2e édition. Montréal : Éditions du CHU Ste-Justine, p.451-465

Tfayli Hala et Arslanian Silva. (2007). Le défi de l’adolescence : changements hormonaux et sensibilité à l’insuline  [En ligne]. Repéré à http://www.idf.org/diabetesvoice/articles/le-defi-de-ladolescence-changements-hormonaux-et-sensibilite-a-linsuline (page consultée le 5 août 2014)