Objectif grande muraille – Chine, 2011

Les superlatifs ne manquent pas lorsque les voyageurs décrivent leur voyage. Grandiose ! Mythique ! Démesuré ! Mémorable ! Spectaculaire !

Notre groupe était formé de marcheurs de tous les coins du Québec, certains diabétiques, d’autres gravitant autour de la maladie dans leur vie familiale ou professionnelle. De jour en jour, notre groupe s’est solidifié, des liens se sont créés. Les plus endurants aidaient les autres à franchir des portions plus difficiles de la Grande Muraille. Dans les sentiers et sur les campements, chacun faisait sa part pour aider le groupe. Marie-Ève partageait ses conseils de voyageuse expérimentée, Maurice soignait nos ampoules et chouchoutait nos pieds et Patrick savait choisir le bon moment pour lancer une blague qui détendrait l’atmosphère. Lors des repas, tout le monde tentait d’évaluer les quantités de glucides et dans les sentiers, nous étions tous aux aguets pour que nos compagnons diabétiques évitent les hypoglycémies.

Peu importe nos motivations à relever ce défi, nous savions tous que cette chance ne repasserait pas de sitôt. Une grande partie de cette construction de plus de 6 000 km demeure inaccessible aux touristes. Or, Zhang Ru Ming, notre guide terrain, nous a menés dans des zones « sauvages » de la Grande Muraille. Il nous guidait dans les sentiers abrupts et accidentés. Pendant l’essentiel de notre voyage, nous n’avons pas croisé d’autres touristes. Nous étions seuls avec la belle Chang Cheng, la Grande Muraille.

Le défi en était un de taille. Il fallait bien mériter tous ces paysages à couper le souffle! Chaque matin, nous marchions une bonne heure dans la broussaille avant d’accéder à la Grande Muraille. Nos mollets ont même goûté aux épines des buissons! Arrivés à la Grande Muraille, nous marchions souvent sur des roches instables et usées par le temps. Il fallait parfois grimper à l’aide de nos mains et placer nos pieds sur des endroits bien précis pour pouvoir poursuivre notre chemin.

À part Mutianyu, une partie restaurée de la Grande Muraille, ce trek nécessitait une excellente forme physique. Bien que je me sois entraînée pendant plusieurs mois avant le trek, certaines portions m’ont donné du fil à retordre.

Le soir, les pieds enflés et la tête pleine de paysages, nous avions droit à un accueil toujours chaleureux. Nous campions tantôt sur les terres d’un agriculteur, sinon dans la cour d’une famille de paysans. Je me souviens d’un soir où Yves fraternisait avec un arrière-grand-père de 90 ans alors que Christian s’amusait avec son arrière-petit-fils de 8 ans !

Dès le premier jour de notre périple, nous avons été accompagnés par Gu Shouhai, rebaptisé Sébastien (c’est plus facile à prononcer). Attentionné et passionné, cet amoureux de langue française nous enviait de pouvoir voyager, un privilège inaccessible pour la plupart des Chinois. Curieux de découvrir notre Québec, c’est avec autant d’intérêt qu’il nous a fait découvrir son pays. Infatigable, il traduisait tout, en ajoutant son grain de sel et une touche d’humour au passage.

Il n’y a pas que nos jambes qui ont travaillé pendant ce défi ! Pour Sylvie, le simple fait de manger avec des baguettes était tout un exploit, ce qui nous a bien fait rigoler. Certains marcheurs ont aussi fait vivre des émotions fortes à leurs papilles en dégustant des vers à soie et des mille-pattes ! Audelà de ces dégustations inusitées, nous avons eu la chance de découvrir la vraie cuisine du Nord de la Chine, grâce à Madame Ming, une cuisinière hors pair.

La Chine nous a émerveillés par sa diversité, sa culture, son histoire et la richesse de ses paysages. Des personnes âgées faisant le grand écart au parc Tiantan, aux bambins de 2 ans prêts à traverser la rue sans supervision, nous en avons vu plus que nous l’espérions. Julie, qui rêvait de voir des pandas, et moi, qui voulait croquer des scorpions, nous avons tous été exaucés.

Tout en contribuant à la recherche sur le diabète, ce voyage m’a permis de découvrir un pays fascinant et de relever un défi physique. Je suis fière d’avoir réussi et j’ai hâte de participer à un autre défi pour cette cause qui me tient à coeur. Où sera le prochain voyage de Diabète Québec ? Serez-vous de la partie ? J’ai envie de vous dire « à bientôt !

Rédaction Geneviève O’Gleman

Tiré du Plein Soleil Automne 2011

D’autres photos sont disponibles sur notre page Facebook.

• Jour 1: Arrivée à Beijing et premières découvertes culinaires lors d’un souper de bienvenue.
• Jour 2 : Visite de la capitale : la Place Tian’anmen, la Cité Interdite et les hutongs (quartiers populaires).
• Jour 3 : Début du trek sur la Grande Muraille à Gubeikou, situé à 3 heures au nord de Beijing.
• Jour 4 : Suite du trek vers Xi Gou, sur des parties non restaurées de la Grande Muraille.
• Jour 5 : Pour atteindre la Grande Muraille, nous traversons des champs et des fermes. Le soir, nous sommes accueillis par la famille Zhou, dans le petit village de Pan Long Shan, situé au pied de la Grande Muraille.
• Jour 6 : Notre trek se poursuit à Jinshanling, pour découvrir une autre portion de la Grande Muraille. La vue est incroyable.
• Jour 7 : Une partie du groupe attaque le mont Simatai, l’ascension la plus difficile du trek, alors que d’autres partent à la découverte du village de Dong Po et de ses habitants.
• Jour 8 : Nous terminons notre trek à Mutianyu, une partie restaurée, plus touristique mais toujours aussi impressionnante. Ensuite, nous disons au revoir à la majestueuse muraille.
• Jour 9 : De retour à Beijing, nous découvrons le Temple du Ciel, le quartier Liulichang où l’on retrouve beaucoup d’antiquaires, la rue Wangfujing, la rue des magasins et boutiques, et le marché de nuit de Dong Hua Men où l’on retrouve, entre autres, des mets exotiques (scorpions, scarabées, etc).
• Jour 10 : Nous foulons une dernière fois la capitale chinoise, fiers d’avoir relevé le défi!

• « Par défi, pour ma cause le diabète dont je suis moi-même atteint. » Patrick Allard – 43 ans, Rimouski
• « Je me suis inscrite sur un coup de tête par besoin d’évasion, de dépassement. Le «trip physique» dans une région peu fréquentée m’a inspirée. »Evelyne Boisvert – 28 ans, Odanak
• « Accomplir ce «projet-voyage » aura été un baume dans cette partie de ma vie. » Daphnée Couture – 37 ans, Sainte-Victoire-de-Sorel
• « Je me suis inscrite au Défi pour la cause, mais aussi comme dépassement personnel, étant dans le domaine du diabète depuis 12 ans. » Sylvie Dénommé – 53 ans, Kuujjuaq
• « J’ai fait cette randonnée pour sensibiliser les gens de mon entourage à la cause du diabète qui touche des milliers de québécois, dont mon père. « Le plus long des chemins commence par un premier pas», c’est une façon que j’ai trouvée d’accompagner les personnes se faisant annoncer le diagnostic de diabète, maladie parfois difficile à accepter. » Marie-Ève Doucet – 34 ans, Maria
• « Repousser mes limites, me lancer un défi personnel et aider la cause qui me touche tous les jours depuis 30 ans. » Geneviève Faucher – 32 ans, Varennes
• « Relever le défi de faire un trek de 6 jours sur la Grande Muraille et pour la cause. » Daniel Grenier et Lise Fortin 42 et 41 ans, Rimouski
• « Défi personnel, vivant moi-même avec le diabète depuis plus de 30 ans, mise en forme, prendre du temps pour moi et participer à un défi de groupe avec des collègues qui partagent avec moi les mêmes valeurs. » Josée Leroux – 52 ans, Saint-Augustin-de-Desmaures
• « J’ai fait ce voyage pour joindre l’utile à l’agréable, aller marcher cette fameuse muraille, vraiment me dépayser et faire tout ça avec des gens qui ont ou qui sont reliés de près ou de loin au diabète et aussi ramasser des fonds pour Diabète Québec qui encourage la recherche. » Christian Meunier – 50 ans, St-Jude
• « Le goût de relever un défi en voyage dans un endroit mythique et fabuleux. » Yves Morin – 51 ans, Baie-Comeau
• « Pour la cause, pour le défi physique, pour découvrir la Chine et pour accéder à des parties reculées et non touristiques de la Grande Muraille. » Geneviève O’Gleman – 33 ans, Laval
• « M’impliquer personnellement dans une cause qui me tient à coeur au quotidien et découvrir ce magnifique pays qu’est la Chine.» Maurice Richard – 55 ans, Rimouski
• « Je voulais relever un défi personnel en repoussant le plus possible mes limites physiques tout en contribuant à ramasser des fonds pour la recherche sur le diabète. » Julie Thibault – Terrebonne
• « Relever un défi qui me permettrait de contribuer à une cause qui me tient à coeur, en aidant son  avancement et l’éducation sur le diabète. » Céline Tremblay – 54 ans, Longueuil
• « Je voulais un nouveau défi, une aventure hors du commun. Je voulais le faire également à la mémoire de ma mère. De pouvoir voir la muraille de près et de marcher sur celle-ci prenait tout son sens, elle qui a perdu la vue et a été amputée des deux jambes suite aux conséquences de cette maladie. » Martine Tremblay – 53 ans, Shannon